Attendu comme le Messie par de nombreux Nintendofans et même par les autres, Mario Kart Wii a enfin rejoint nos magasins, dans une sortie mondiale le 11 avril dernier. Avec de premiers chiffres assez impressionnants et des ruptures de stock annoncées dans de nombreux magasins, on commence à entrevoir l’ampleur du phénomène Mario Kart. Sorti à l’origine sur Super Nintendo en 1992, le jeu de courses avec Mario et ses amis aura fait de nombreux petits, puisqu’il y aura eu un épisode par console, même sur portable (la Game Boy Advance et la DS disposant donc de leur propre version). Alors, que se cache-t-il derrière cette nouvelle mouture et est-ce qu’il est à la hauteur de nos attentes? Nous l’avons voir tout à l’heure.
L’INTERIEUR DE LA BETE
Pour commencer, je dois confesser quelque chose avec un soupçon de honte : je n’ai jamais eu l’occasion de m’essayer au moindre Mario Kart depuis la version N64 sortie en 1997, pour de nombreuses raisons personnelles. Alors oui, ça peut paraître bizarre sur un site dédié à la gloire de la marque du plombier moustachu, mais ça justifiera quelques-uns de mes points de vue. Alors bien entendu, je sais de quoi il retourne, mais je n’ai pas pu le vérifier de ma propre main.
Bref, revenons à nos moutons, ou plus précisément à nos plombiers. La première chose que l’on remarque déjà chez Mario Kart Wii, c’est la taille imposante du packaging de la bête. Et oui, car comme vous devez le savoir, le jeu est vendu avec un volant, le “Wii Wheel”, conçu dans un plastique de plutôt bonne qualité (il fait moins « cheap » que le Wii Zapper) dans lequel vient se loger la Wiimote, pour une conduite sans fil (mais j’y reviendrai tout à l’heure). C’est donc la grande nouveauté de ce MK, avec son pilotage instinctif imposé par la manette à reconnaissance de mouvements. Et bien entendu, caché derrière le volant, le fameux jeu tant attendu.
Une fois inséré dans la console (et après une rapide mise à jour de la console), le jeu affiche un menu très clair : mode 1 joueur, mode multijoueur (à 2, 3 ou 4), mode WFC et Chaîne Mario Kart (qui propose les meilleurs temps de vos amis, mais aussi du continent ou du monde!). Hormis ce volant en plastique, la GRANDE nouveauté de cette version Wii est l’implémentation d’un mode et de fonctions en ligne. Il est vrai que la version DS proposait déjà un mode WFC, mais là, pour la première fois, on peut affronter le monde entier sur sa télé! Et ça, ça n’a pas de prix. Là encore, je détaillerai ce mode online un peu plus tard; abordons d’abord les modes solo et multi.
En ce qui concerne le mode solo, rien de bien nouveau : championnats, avec différentes coupes (Champignon, Fleur, Carapace,etc…), sur différents niveaux de difficulté (50, 100 et 150cc), un mode Vs, un mode Time Trial (contre-la-montre) et un mode Battle. Bref, que du connu et archi-connu pour le joueur de base de Mario Kart, puisque ces fondamentaux étaient déjà disponibles sur la version SNES. Et ces modes sont donc jouables à plusieurs, jusqu’à 4 sur un écran splitté. Les différents moyens de contrôle sont le duo Wiimote/Nunchuk, les bonnes vieilles manettes Gamecube ou encore le Volant avec la Wiimote insérée dedans. Vous disposez d’une douzaine de personnages à sélectionner, qui vont des indémodables Mario et Luigi à Peach et Toad, en passant par les frères Wario, Bowser et DK, ainsi que deux petits nouveaux, Baby Mario et Baby Peach. D’autres seront débloquables avec le temps, dont le Roi Boo, Harmonie ou le Koopa squelette.
Chacun dispose de plusieurs choix de véhicules, karts ou motos (l’autre grande nouveauté de ce MK), avec spécificités différentes (en maniabilité, vitesse, poids, etc…). Cela dit, pour être clair, la conduite en moto ne change pas clairement grand chose, à part une stabilité différente. Petit gadget rigolo : on peut faire une roue arrière en levant la Wiimote en ligne droite!
Les circuits de base sont au nombre de 16, répartis en 4 leagues. Vous aurez à débloquer les 16 autres courses en gagnant les différents championnats dans toutes les catégories de vitesse. Nintendo a eu la bonne idée d’intégrer dans le jeu des « remakes » des circuits qui existaient dans les versions SNES, N64, GBA, DS et GC. Bref, les nostalgiques devraient être heureux de redécouvrir ces circuits mythiques dans des graphismes améliorés.
UNE TECHNIQUE PAS TOUJOURS AU TOP
Tiens, parlons-en, de la technique : si le jeu n’est pas vilain en soi, on ne peut pas dire non plus que la Wii ait été poussée dans ses derniers retranchements. Même si le jeu est sorti plusieurs mois après Mario Galaxy, le jeu de plateforme reste indéniablement le plus joli des deux. Mais bon, les graphismes ne sont pas forcément un point primordial de ce genre de jeu. Au niveau de l’animation, par contre, la déception est là, puisque le jeu semble ramer pas mal, et curieusement, plutôt en solo. L’impression de vitesse n’est pas toujours là, et c’est un peu surprenant. Cela dit, Nintendo a ajouté deux systèmes de boost qui, une fois maîtrisés, apportent de la vitesse à l’ensemble : les dérapages (il faut appuyer sur un bouton dans un virage, et lacher lorsque les gaz sont lachés à l’arrière du kart) et les sauts (lorsque le véhicule est en l’air, il faut secouer la Wiimote pour effectuer une figure qui donne une accélération à l’atterrissage). Mais une longue ligne droite sans boost est lourdingue, et ce quel que soit le mode de difficulté…
DES COURSES COMPLETEMENT FOLLES
Bon, ce n’est pas tout ça, mais le jeu, que vaut-il vraiment?Pour m’y être essayé assez longuement maintenant, voici mes premières impressions : après les versions techniques des premières moutures (SNES et N64), cette version Wii est clairement destinée aux joueurs occasionnels et aux parties multi, car le pilotage laisse sa place à une fourberie sans nom, dans laquelle tous les coups sont permis et les yoyos dans l’ordre de la course vont être incessants, tant le moindre coup vous fera passer de la première à la dernière place, et vice-versa. C’est d’autant plus vrai dans le mode solo, puisque même à 50cc, les concurrents restent en peloton, et l’erreur est donc interdite sous peine de descendre au classement final. Cela donne à la fois un rythme intrépide à l’ensemble de la course, qui vous empêche de s’endormir, mais peut apporter une certaine frustration lorsque les concurrents adverses s’acharnent sur vous lors d’un tour (ce qui arrivera souvent, surtout si vous êtes en tête d’une course en solo) et vous rétrogradent en dernière position alors que vous dominiez la course de la tête et des épaules. Cela dit, le classement influe sur la puissance des items, puisque les derniers auront plus de chance d’obtenir des étoiles d’invincibilité, des carapaces bleues ou des Bill-Bullett (une sorte de pilotage automatique qui détruit tout sur son passage). .D’ailleurs, hormis ce boulet de canon, de nouvelles options sont disponibles, dont le « POW », qui secoue dans un tremblement de terre tous les adversaires (qui laisseront tomber leur item sur la route), le champignon géant (inspiré de New Super Mario Bros DS) qui fait grandir votre pilote, vous permettant de tout écraser sur votre passage, et le nuage noir (inspiré des box de Crash Team Racing sur Playstation) qu’on doit refiler comme une patate chaude à un autre pilote (en le touchant) sous peine de subir un éclair rétrécissant si on ne l’a pas fait assez rapidement. On retrouve aussi les Bloups qui aveuglent l’écran du joueur ciblé, vous empêchant de voir l’écran, les classiques carapaces rouges et vertes, les peaux de banane, le cube piégé, ou encore les divers boosts. Bref, là dessus, il y a de quoi faire, et les solutions pour exterminer les adversaires et terminer premier sont légions. Cela dit, les nouvelles items ne sont pas forcément très intéressantes, et rien ne vaudra les classiques.
QUELLES IMPRESSIONS FINALEMENT?
Après avoir passé quelques heures dessus, en solo et en multi, un constat s’impose : c’est le foutoir! En solo, une item lancée finira toujours par toucher quelqu’un a un moment donné, tellement les pilotes sont regroupés sur la piste, et en multi, il y a suffisamment de coups bas à faire pour que les classements ne soient jamais définitifs.
Cela dit, le jeu reste très classique dans le fond et dans la forme. Depuis la version SNES, on trouve les mêmes modes de jeu, les mêmes niveaux de difficulté. Seules les pistes changent. Et encore! Avec 16 pistes remixées des anciens MK (SNES, N64, GBA, DS, GC), Nintendo continue, après Super Paper Mario et les clins d’oeils de Mario Galaxy, Tetris DS ou autres jeux estampillés, sa grande course au nostalgique. Bonne initiative, pas forcément mise en valeur par le choix des courses ; certaines pistes étaient vraiment mythiques, mais ils se sont limitées à des pistes en général simples et pas trop techniques. Les courses inédites ne sont pas toutes intéressantes, mais quelques unes devraient être pratiquées avec acharnement en multi, comme l’Autoroute à contre-sens, l’habituel Bowser Castle ou bien entendu la Route Arc-en-Ciel (plutôt difficile et très jolie ; sûrement la plus jolie course du jeu).
Dans le rang des petites déceptions aussi, la jouabilité. Oh, je ne parle pas de la prise en main, toujours aussi délicieuse (les petits véhicules répondant au doigt et à l’oeil). Non, ce que je veux dire, c’est plutôt les modes de contrôle : Wiimote+Nunchuk, manette Gamecube,… C’est vraiment du super classique, et la détection de mouvements n’est pas vraiment prise en compte (hormis pour les sauts, mais rien de transcendant). Quant au Wii Wheel, pour moi, cela reste plus du gadget qu’autre chose, tellement je trouve l’accessoire difficile à prendre en main ; j’ai plutôt l’impression de me battre avec mon volant qu’avec les autres concurrents! Cela dit, c’est un simple avis personnel, car il semblerait que de nombreux joueurs (même des habitués de la série) apprécient ce mode de conduite. Par contre, je regrette le prix du volant seul (13 euros, c’est un poil cher pour un simple bout de plastique), et qu’il ne soit pas possible d’acheter le jeu sans.
Mais ces déceptions ne doivent pas occulter une chose : le capital fun de MK est toujours présent! A plusieurs chez soi ou en ligne, le fun est toujours présent, avec une avance considérable pour le mode mult classique, car les vannes font partie intégrante d’une partie de Mario Kart (il n’y a malheureusement pas de moyen de communiquer entre joueurs en ligne…). D’ailleurs, le mode en ligne est plutôt bien fichu, avec une ergonomie simple, fiable, plusieurs choix possibles, etc… Et surtout, sans lag! En Wifi et à plusieurs, le jeu ne rame pas à plusieurs, et ça, c’est plutôt agréable à terme! Par contre, Nintendo s’entête à continuer ses « codes amis » qui sont tellement compliqués à utiliser et contraignants… Du coup, je n’ai toujours pas pu jouer dans ce mode online et ne peut pas vous donner mon avis dessus… Par contre, avec le mode online, il est possible d’affronter 11 autres pilotes continentaux ou mondiaux (par contre, trouver autant de joueurs dans le monde en même temps est plutôt long), de voir les différents records, votre classement par rapport aux autres et de pouvoir affronter les ghosts des détenteurs pour tenter de les battre. Même si le mode battle par équipe est un peu limité (c’est une espèce de Deathmatch classique, sans élimination, et les 3 ballons reviennent une fois éclatés, ce qui limite un peu l’intérêt)., il y a de quoi faire pour jouer pendant des mois, ressortir le jeu quand des amis viennent et s’éclater autant.
AVIS
Alors oui, le jeu est d’un classicisme parfois à pleurer, mais finalement, n’est-ce pas ça que les joueurs veulent? Je regrette seulement que les vraies nouveautés (volant, motos, notamment) ne soient que du gadget, mais ce n’est aucunement préjudiciable au plaisir qu’on a à jouer à ce MK. Après la « polémique » de la prise de risque Double Dash (certains aimaient, d’autres pas du tout), Nintendo revient aux fondamentaux, et les fans de départ de Mario Kart ne peuvent pas passer à côté, surtout que son prix est relativement modeste (entre 45 et 50 € avec le volant). Mais peut-être l’avez-vous déjà?