Edité par Sega et développé par Double Fine, studio basé à San Francisco, “The Cave” est un jeu d’aventure et de plate-forme sorti le 23 janvier dernier. Créé par Ron Gilbert, à qui l’on doit notamment “Monkey Island” ou “Maniac Mansion”, “The Cave” est centré sur une grotte qui attire les gens dans le but d’explorer leurs traits de personnalité les plus sombres. Le créateur, Ron Gilbert, a voulu faire passer quelques messages et le jeu fait se poser des questions sur les divers choix à faire et surtout sur le désir qui aveugle au point que l’on en oublie tout le reste et notamment les valeurs régies par la société actuelle dans laquelle nous vivons. Bienvenue dans la noirceur de l’âme humaine…
Les 7 pourritures…
Sept personnages sont au cœur du jeu. Vous pourrez donc compter sur la présence d’un chevalier, d’un moine, d’une scientifique, d’un fermier, de jumeaux, de la voyageuse temporelle et de l’aventurière. Ne vous fiez pas aux apparences, ils ont l’air parfaits de prime abord mais ce n’est qu’une façade. Pour arriver à leurs fins, ils auront recours aux mensonges, aux crimes ou encore à la destruction totale. Cette caverne va permettre à nos héros de réaliser les vœux les plus chers à leurs cœurs, quitte à balayer les règles de déontologie. Le machiavélisme, l’égoïsme, la cruauté sont au rendez vous. Notez bien que leurs désirs comptent plus que toute morale ou l’avis d’autrui.
Pour apprécier le jeu et ainsi résoudre les énigmes que composent chacune des histoires des sept héros, il vous faudra penser comme un sadique, un tordu et rien que cela, c’est jouissif. L’humour noir est omniprésent ; cette touche instaurée par les développeurs est particulièrement réussie. Essayez de vous mettre dans la peau d’un être proche de la folie où la démence, le mensonge et l’égocentrisme sont de mise. Plus vous adopterez cet état d’esprit et plus les énigmes seront faciles à résoudre et le jeu plus stimulant et intéressant tant le malaise de certaines situations est palpable.
Gameplay : “The Cave” : un concept original réussi
Vous devrez choisir trois personnages parmi les sept proposés, qui joueront en coopération locale, donc trois façons différentes de jouer et trois héros par expédition. A noter que chacun possède un pouvoir spécifique qui lui est propre. On passe d’un héros à l’autre, ramassant des objets pour les associer avec des morceaux du décor. On passe notre temps à réfléchir à la façon la plus délurée de parvenir à achever le niveau en résolvant chacune des énigmes plus ou moins complexes mais souvent fourbes.
On retrouve incontestablement l’empreinte de Ron Gilbert pour les casse têtes tordus même si on est loin du gros n’importe quoi. Tout est très bien pensé au niveau scénario et ça tient la route puisqu’on est rapidement conquis dès les premières minutes du jeu tant la subtilité est là. Chaque héros a sa propre histoire et donc un gameplay unique. Vous comprendrez que pour finir le jeu entièrement, trois rounds seront à effectuer, ceci renforçant au maximum la rejouabilité.
Même si l’histoire de la voyageuse temporelle relatant les mystères dans trois époques différentes est vraiment sympathique, mon coup de cœur se porte sur les jumeaux. Une histoire fascinante proche de l’univers de Tim Burton où l’on se retrouve dans la maison des parents des jumeaux. C’est surtout à travers ce puzzle qu’on se rend compte que le côté obscur de l’être humain est facilement accessible et le basculement dans la folie est à la portée de tous au final. C’est flippant…
Concernant la résolution des énigmes et la quête de vérités, on est loin de l’arrachage de cheveux, de crises de nerfs ou autres puisqu’il suffit vraiment d’observer ce qu’il se passe autour de vous pour comprendre ce qu’il faut faire.
Le bémol concerne le mode multijoueurs qui reste plutôt limité. En effet, il est impossible de jouer en ligne mais seulement à deux ou trois et tout cela sur le même écran sachant que celui-ci ne se scinde pas en deux, obligeant les joueurs à progresser toujours ensemble.
Graphismes et sons :
La grande réussite de “The Cave” tient avant tout dans la voix suave de la caverne. Sympathique et bourrée d’humour, elle commentera la progression des personnages sachant que les héros ne parlent pas du tout. La narration est excellente, très bien réalisée et pensée. Graphiquement, les décors sont variés, colorés, plutôt bien dessinés et l’aspect cartoon ne fait que compléter les points positifs dans ce domaine.
La musique ? Il n’y en a pas vraiment. Ce sont essentiellement des bruits d’ambiance, des bruitages et l’ensemble est plus que correct puisque tout est en rapport avec le thème du niveau. A noter que le jeu est en anglais mais sous-titré français et c’est agréable afin de comprendre toutes les subtilités de la narration et donc des histoires.
On est plutôt agréablement surpris par le vent de fraicheur émanant du jeu dû au concept original. Il vous faudra moins de dix heures pour boucler le jeu et ainsi découvrir les histoires de tous les personnages. Cela peut paraitre assez court mais la rejouabilité est grande même si cela peut paraitre redondant à certains moments. On regrettera cependant les allers-retours parfois trop nombreux concernant certains passages et les quelques bugs des collisions.
“The Cave” : un jeu qui vous confirmera que, même si chacun de nous a une part d’ombre, vous êtes plutôt stables et équilibrés mentalement. Si vraiment vous vous reconnaissez dans les traits de ces héros, là, j’avoue que vous me faites vraiment peur et même un psy ne pourra malheureusement pas grand chose pour vous…
Bilan :
Le scénario original, le côté décalé et humoristique du jeu, les puzzles sympas font de “The Cave” un jeu totalement addictif. “The Cave” met en avant votre côté sombre, en allant chercher le pire dans vous même tout en occultant les règles et morales humaines. Une très belle surprise pour les amateurs du genre. Téléchargeable sur Wii U, “The Cave” est aussi disponible sur Ps3, PC ou encore sur Xbox 360.
Note : 16/20